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Comment ne pas devenir fou dans le monde VUCA ?

13 septembre 2018 / Barbara Lauber
Toujours plus, toujours plus vite, toujours plus complexe : notre monde du travail s’est transformé à grande vitesse. Dans de telles conditions, comment les institutions et les collaboratrices et collaborateurs parviennent-ils à garder la tête froide et à ne pas se laisser tétaniser ? Nous vous indiquons trois pistes intéressantes, que nous avons découvertes au Congrès INSOS 2018.

Il n’y a pas si longtemps, le monde du travail semblait stable, prévisible, simple et clair. Généralement, nous savions ce qui était juste et ce qui était faux. Et nous pouvions, sans trop de risque de nous tromper, imaginer de quoi le monde et notre travail auraient l’air une année plus tard.


La folie du monde VUCA

Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, tout est plus incertain, complexe, ambigu et imprévisible. Dans les institutions pour personnes en situation de handicap aussi. Et lorsque Regula Ruflin, de socialdesign, commence à énumérer les évolutions auxquelles les institutions sont aujourd’hui confrontées, la liste est quasi sans fin : renforcement de l’autodétermination, inclusion, perméabilité et diversité des offres flexibles, soutien taillé sur mesure, nouvelle composition de la clientèle, financement axé sur la prestation, et, et, et…
Dès lors, comment les institutions et leur personnel peuvent-ils rester en bonne santé, motivés et mobiles ? Pour exister et évoluer dans la folie du monde VUCA (volatile, uncertain, complex et ambigous), nous vous indiquons trois pistes possibles que nous avons découvertes de plus près à l’occasion du Congrès INSOS 2018, à Flims. 

« Nous devons faire le deuil du mythe du contrôle et de la prévisibilité. » Ella G. Amann

 

1. Restez serein !

Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de sérénité, estime l’auteure à succès Sabine Asgodom. La sérénité aide à garder son énergie et sa joie de vivre et à ne pas se perdre, également dans des périodes plus chahutées. « Lorsque nous sommes sereins, nous pouvons mieux être à l’écoute et nous mettre à la place des personnes ou comprendre des situations. Nous identifions les chances et les risques. En situation de stress, nous gardons notre calme. Nous trouvons la bonne solution et prenons la bonne décision », affirme Sabine Asgodom. Les cinq facteurs suivants sont les clés de la sérénité :

  • La conscience : percevoir ce qui se passe dans le moment présent en moi et autour de moi.
  • L’équilibre : trouver la bonne mesure, entre empoigner un problème et lâcher prise, entre vie professionnelle et vie privée, etc.
  • L’engagement : développer de l’amour pour ce que l’on fait.
  • La patience : attendre, pour donner leurs chances aux nouvelles opportunités et solutions.
  • La reconnaissance : focaliser son attention sur ce qui est positif et qui fonctionne bien.


2.    Soyez résilients !

Tout le monde parle de résilience aujourd’hui. Mais qu’entend-on exactement par là ? « À l’origine, la résilience est la capacité d’un métal à se laisser déformer sous l’effet d’un choc et à retrouver sa forme première », explique la coach en résilience Ella G. Amann. La résilience est ainsi la capacité d’adaptation et de résistance. Elle alterne entre deux principes : l’agilité (élasticité, mobilité, flexibilité), qui permet la transformation, et la stabilité (tension, structure, forme) qui veille à la continuité et au maintien.
Ella G. Amann en est convaincue : la difficulté est de toujours trouver à chaque fois l’équilibre entre l’agilité et la stabilité. « Trop de changements d’un coup déstabilisent un système », insiste-t-elle. Raison pour laquelle vouloir conduire une organisation en mouvement est un acte délicat. Pour y parvenir, nous devons apprendre

  • à miser sur l’autorégulation et permettre la régénération
  • à mettre l’individu et l’organisation autonome au centre
  • à vivre une culture productive de l’apprentissage et de l’erreur
  • à procéder de façon itérative sur la base du feedback
  • à atteindre les objectifs et résoudre les problèmes ensemble
  • à décider de cas en cas et à distribuer les rôles et les tâches de cas en cas


3.    Déployez votre potentiel !

« Oui, c’est possible ! », affirme le conseiller en organisation Sebastian Purps-Pardigol.  « Avec nos pensées, nous pouvons modifier notre cerveau et nous dépasser. » Seulement voilà : comment réussir à déployer ce potentiel chez nous-mêmes ? Et comment les entreprises réussissent-elles à réveiller et utiliser ce potentiel chez leurs collaboratrices et collaborateurs ?
Sebastian Purps-Pardigol, qui collabore étroitement avec le professeur Gerald Hüther, neurobiologiste, a interrogé plus de 150 entreprises à ce propos. Les trois facteurs suivants favorisent le dépassement de soi dans les processus de changement :  

  • L’attachement : les changements peuvent placer le cerveau en mode d’alarme. À ce moment-là, l’individu n’a plus qu’un accès restreint à son « cortex préfrontal », là où se situent notre créativité, notre empathie, le contrôle de nos pulsions, la planification anticipée et bien d’autres fonctions cognitives importantes. Dans le cerveau, le sentiment d’attachement et d’appartenance veille à tranquilliser « l’amygdale ». Résultat : l’individu a accès à son « cortex préfrontal » et à son potentiel.
  • La codétermination : depuis tout jeune déjà, tout individu a le besoin fondamental de s’épanouir et de créer quelque chose. Si cette pulsion est opprimée, le bien-être physique diminue. Si les entreprises arrivent à impliquer leurs collaborateurs dans les décisions et à leur ouvrir des espaces pour la codétermination, ces collaborateurs pourront alors se dépasser. Résultat : une plus grande satisfaction du personnel, un fort engagement, des solutions créatives.
  • Images mentales : des images mentales menaçantes peuvent envoyer un signal d’alarme au cerveau et plonger les personnes en mode d’agressivité, de fuite ou de paralysie. « Les responsables du personnel et les dirigeants peuvent prévenir ces situations en communiquant le plus souvent possible avec leurs collaborateurs, ouvertement et clairement. » Car une réinterprétation positive de la situation tranquillise « l’amygdale ». Résultat : l’individu a de nouveau accès à ses capacités premières et sa loyauté augmente.

 

Plus d'informations

Présentation Ruflin

Présentation Asgodom

Présentation Amann

Abstract Purps-Pardigol

 

© Bild: alphaspirit

 

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